langue
Pandôo
Sepelangue \lɑ̃ɡ\ linô gâlï
- Elle saisit le feuillage d’une façon très-singulière, faisant sortir pour cet effet une langue longue, rugueuse, très-étroite et noire, en l’entortillant autour de l’objet qu’elle convoîte. — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe , 1827)
- Elles étaient là, dévotement alignées, et à genoux, baissant la tête, tenant la nappe à deux mains. Melle Lerondeau, bien qu’elle eût soixante-dix an et fût un peu bavarde, était une bonne personne. Elle avait une jolie langue de jeune fille. Les dames Leboucher qui ne se mêlaient jamais à toutes les conversations que l’on peut tenir sur les gens, montraient de leur langue tout juste ce qu’il en faut pour communier. Les autres dames avaient d’assez belles langues, des langues de femme, à la vérité, un peu pointues. Mais la langue de Mme Béchangris était rouge, épaisse, rugueuse et, malgré vous, faisait penser à un caillou. — (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville , 1910, réédition Plein Chant, âlêmbëtï 58-59)
- La langue, sèche et rouge, devient souvent fuligineuse, c’est-à-dire qu’elle se couvre d’un enduit couleur de suie. — (Jules Guiard, Les Parasites inoculateurs de maladies , Flammarion, Paris, 1918, lêmbëtï 293)
- Sa langue, d’une mobilité étonnante, courait amoureusement sur ses lèvres comme si elle se promettait de goûter à toutes les félicités d’ici-bas. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette , Paris: Éditions de l’Épi, 1930, lêmbëtï 12)
- D’abord, tandis que le crapaud guette sa proie, il contracte les muscles rétracteurs de son système hyoglosse, en sorte qu’il ramène vers la glotte l’extrémité libre de la langue. — (Jean Rostand, La Vie des crapauds , 1933)
- « Quarante-trois jours chez les paras. Excuse-moi, j’ai encore du mal à parler : ils m’ont brûlé la langue », et il me montra sa langue tailladée. — (Henri Alleg, La Question , 1957)
- yângâködörö, yângâ tî ködörö
- Tandis que la langue française se formait laborieusement des débris de la langue latine […] l’Orient, ce vieux monde, berceau du nôtre, continuait de rouler dans son lointain orbite […] — (Jean-Jacques Ampère, « La Littérature française dans ses rapports avec les littératures étrangères au Moyen Âge » na Revue des Deux Mondes , 1833, tome 1)
- L’action des forces d’attraction des grandes langues est cumulative ; elle se poursuit, comme dans la chute des corps, avec une accélération constante. Plus les grandes langues prévaudront sur les petites, moins on sera tenté d’écrire ou de traduire dans ces dernières, moins on sera tenté de les apprendre avec soin et précision. — (H. G. Wells, Anticipations , 1904)
- Je me décide à leur parler allemand : pour qu’ils comprennent mieux, j’emploie mon haut allemand le plus clair, la langue officielle des théâtres de Meiningen et de Weimar, le hanovrien saccadé des auteurs juifs qui déclament les traductions de Verlaine. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914 , 1916)
- L’un était […] probablement silencieux par ordre ; l’autre, gêné de trouver Mikkelsen et Münck parlant sa langue, était d'une loquacité un peu déconcertante. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland , 1928)
- Les société humaines ont pour habitat leur langue. Ce ne sont pas les mers, les grottes, les cimes des montagnes ou les bois profonds qui les abritent : mais la voix qu’ils échangent entre eux et ses accents singuliers. Et tous les actes des métiers et des rites se font à l’intérieur de cette merveille sonore, invisible et sans distance, à laquelle tous obéissent. — (Pascal Quignard, La haine de la musique , Gallimard, 1996, collection Folio, lêmbëtï 39)
- Quoi qu’on fasse, la langue, pour l’immense majorité de ceux qui l’utilisent est un instrument véhiculaire qui favorise les rapports sociaux, les échanges mercantiles. — (Pol Vandromme, Belgique - La descente au tombeau , 2008)
- On n’écoute jamais assez la langue. Elle est pourtant très éloquente, toujours. De ce que disent ceux qui l’emploient, et de ce qu’ils veulent, et de ce qu’ils pensent, et de la famille d’esprits à laquelle ils appartiennent, elle nous apprend bien davantage, en général, qu’eux ne se soucient de nous en faire savoir, et même qu’ils n'en savent eux-mêmes, bien souvent. — (Renaud Camus, La Grande Déculturation , Paris, Fayard, 2008)
- Imposer sa langue, c’est imposer sa pensée. — (Claude Hagège, - )
- Car, nos ancêtres l'avaient bien compris, la langue est un bien collectif légué d'une génération à l'autre. C'est un lien immatériel qui transcende les siècles et qui unit les morts, les vivants et ceux encore à naître. Il nous incombe à nous, les vivants, de préserver et de transmettre cet héritage. — (Frédéric Lacroix, Pourquoi la loi 101 est un échec , Boréal, 2020, lêmbëtï 256)