Yângâ tî Farânzi

Sepe

Palî

Sepe

s’enivrer \s‿ɑ̃.ni.vʁe\ palî polïpa

  1. sulêe, lêpa tî palî wapolïpa enivrer
    • Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
      Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
      Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
      — (Charles Baudelaire, « Enivrez-vous » na Le Spleen de Paris , XXXIII)

Âlïndïpa

Sepe